A Gaza, en Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine !


Au moins 60 Palestiniens ont été tués, en majorité par des tirs de snipers, faisant du 14 mai la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l’été 2014 dans l’enclave palestinienne.

Le message suivant a été lu lors de la manifestation à Morlaix le 15 mai 2018


Au moins 60 personnes ont été tuées ce lundi 14 mai dans les marches de protestation organisées dans la bande de Gaza contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem et pour rappeler que la création de l'Etat d'Israël le 14 mai 1948 impliquait l'exode et la spoliation de 800 000 palestiniens chassés de chez eux par la violence des milices sionistes. La Nakba commencée quelques années auparavant continuait et continue encore aujourd'hui !

 

60 personnes tuées, dont 8 enfants de moins de 16 ans et un bébé de 8 mois, mais aussi plus de 2700 blessés dont l'immense majorité le fut par des tirs à balles réelles. Les journalistes et les personnels médicaux présents sur place sont particulièrement visés par les snipers de l'armée d'occupation. En une seule journée, le nombre de palestiniens assassinés par les snipers de Tsahal depuis le début des "marches du retour" le 30 mars a doublé. Plus d'une centaine de morts et près de 12 000 blessés.

 

Sur Franceinfo, Muhannad Maswadi, représentant de la mission Palestine en France, dénonce une armée israélienne "assoiffée de sang". "On est en train de tuer la population palestinienne", s'alarme-t-il. "Pendant qu'on festoie à Jérusalem, son armée commet un crime de guerre. (…) Une armée régulière, extrêmement équipée, face à des foules de civils, a reçu l'ordre d'endiguer cette manifestation par des tirs à balles réelles.


L'ambassadeur de la Palestine à l'Unesco dénonce un "crime de guerre". "Onze bataillons de l'armée israélienne ont été mobilisés, avec des franc-tireurs équipés de fusils à lunette, qui permettaient de choper les gens un peu comme du gibier dans une chasse", s'indigne-t-il.

 

Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne dénonce un "massacre". "Les Etats-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient", il a annoncé trois jours de deuil dans les Territoires palestiniens et une grève générale mardi.

 

Peu après, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu l'usage de la force par le droit de son pays à protéger ses frontières contre l'organisation "terroriste" Hamas. Ce faisant, il inverse les rôles de manière tout à fait scandaleuse en tentant d'imposer à l'opinion internationale l'exacte contraire de la réalité. Ce ne sont pas les palestiniens qui occupent Israël et qui menacent d'étendre leur domination !

 

C'EST L'ETAT ISRAELIEN QUI COLONISE, EXPROPRIE, ASSASSINE ET REPRIME LE PEUPLE PALESTINIEN DEPUIS 70 ANS !

C'EST L'ETAT ISRAELIEN QUI DEPUIS 50 ANS OCCUPE GAZA, LA CISJORDANIE, JERUSALEM-EST ET LE PLATEAU DU GOLAN, PAS LES PALESTINIENS !



A Gaza, hier comme aujourd'hui, il n'y pas eu un seul blessé israélien !

 

Hier soir tard, très tard, trop tard, la France par la voix du Président Macron a condamné "les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants", aujourd'hui le conseil des Nations unies doit se réunir pour examiner la situation. Nous ne savons pas ce qu'il peut ressortir d'une telle réunion qui se tiendra sous l'emprise du droit de veto américain. Force est de constater encore une fois que les réactions internationales face à la politique américano-israélienne restent encore trop faibles et surtout inopérantes. 

 

Reste la mobilisation citoyenne internationale. Celle-ci doit s'amplifier et pousser les états du monde à réagir avec force au risque d'être en décalage avec leurs opinions publiques. Le positionnement d'associations des droits humains comme Amnesty International qui déclare aujourd'hui "Nous assistons à une violation abjecte du droit international et des droits de l'Homme à Gaza. Ceci doit cesser immédiatement car c'est une violation des standards internationaux" équivalant "dans certains cas à ce qui semble être des homicides intentionnels constituant des crimes de guerre" est très important.

 

C'est pourquoi, il est fondamental, malgré le dégoût, la tristesse et parfois le découragement face à une telle sauvagerie contre l'humanité en Palestine que nous réagissions encore et encore tant que cela sera nécessaire ! Notre rôle, c'est d'exiger de notre propre gouvernement et si possible de l'Union Européenne qu'ils agissent enfin pour sanctionner Israël tant que celui-ci ne respectera pas le droit international. Ce qui implique :

 

- l’interdiction d’utiliser des armes de guerre contre des manifestants non armés,

 

- d'exiger de pouvoir porter secours aux blessés palestiniens, notamment à Gaza, et lancer une opération d’envergure dans ce sens, par exemple par l’envoi d’un navire-hôpital dans le port de Gaza,

 

- d'agir pour que l’État d’Israël et ses dirigeants, coupables de crimes de guerre, soient comptables de leurs actes : les enquêtes internationales doivent être menées, la Cour Pénale Internationale doit s’en saisir, et toute coopération militaire entre la France et Israël doit être suspendue,

 

- d'agir pour une levée immédiate du blocus de Gaza, ainsi que pour la protection de Jérusalem-Est et de sa population palestinienne.

 

- d'agir pour que soient libérés les prisonniers politiques palestiniens au premier rang desquels figure notre compatriote SALAH HAMOURI, emprisonné depuis le 23 août dernier sans motif ni jugement d'aucune sorte.

 

La protection internationale des peuples en danger n’est pas une option, c’est une obligation des signataires de la 4ème Convention de Genève. Le point de rupture avec la politique israélo-américaine aurait dû être depuis longtemps déjà la reconnaissance par la France de l'Etat palestinien dans les frontières de 67 avec Jérusalem-Est comme capitale.

 

Et comme le souligne le communiqué de l'AFPS publié hier, "Il n’y a pas de paix sans justice et il n’y a pas de justice sans réparation. Cela ne pourra passer que par la reconnaissance par Israël de sa responsabilité dans la Nakba. Soixante-dix ans après, il est temps !"