Déambulation solidaire des prisonniers grévistes de la faim à Morlaix


Juste un mot rapide pour partager notre satisfaction d'avoir atteint l'objectif que s'était fixé notre groupe local pour ce samedi 22 avril. L'organisation d'une déambulation solidaire aux couleurs de la Palestine et en musique sur le marché de la ville en soutien au mouvement des prisonniers. 400 tracts distribués, deux prises de parole à des endroits différents du marché pour expliquer la situation dans les prisons israéliennes et les raisons du mouvement en cours.
Le changement de nom symbolique d'une "place des otages" en "une place des prisonniers palestiniens", l'installation d'une prison fictive sur le parvis de la Mairie ont permis des échanges intéressants et chaleureux avec des passants plutôt interpellés par la démarche et qui du coup ont posé beaucoup de questions.
Ouest France avait annoncé correctement notre initiative vendredi et une journaliste du Télégramme s'est déplacée pour une interview pendant notre rassemblement. Satisfaction également d'avoir reçu des applaudissements de la part du public présent dans le haut du marché suite à la deuxième prise de parole...
Dans le contexte (électoral) français, il apparait nettement que le mouvement des prisonniers politiques palestiniens est encore peu connu et passe au second plan dans les médias. C'est pourquoi, nous avons l'espoir d'avoir contribué localement, même modestement, à rompre le mur du silence et que nous sommes bien décidé-es à poursuivre activement ce travail de solidarité tellement nécessaire.
(photos à suivre YA et PYB)


Déclaration publique de l'Afps du Pays de Morlaix

Depuis l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza par Israël en 1967, plus de 800 000 Palestiniens sont passés par les prisons israéliennes.

L’emprisonnement est devenu un pilier de l’occupation et s’accompagne de graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, parmi lesquelles les mauvais traitements assimilables à de la torture lors des arrestations, interrogatoires et transferts.

À ce jour, on compte, 6300 Palestinien-ne-s détenu-e-s par les autorités israéliennes dont 61 femmes. Ce qui, comparé à la population française, équivaudrait à près de 94 000 prisonniers.

458 prisonniers purgent des sentences de prison à vie, et 459 des sentences de plus de 20 ans de prison.

Parmi eux plus de 1700 malades, dont 25 seraient dans un état critique et ne recevraient pas les traitements médicaux appropriés.

Parmi eux des députés du conseil législatif palestinien, (13 à ce jour) détenus en Israël en violation de la 4ème Convention de Genève.

Parmi eux, près de 300 enfants de moins de 18 ans sont également dans les prisons militaires israéliennes. Depuis octobre 2015, le nombre d’enfants détenus a triplé et le ciblage des enfants mineurs palestiniens est systématique. Jugés par des tribunaux militaires ; leur nombre ne cesse d'augmenter. Tous les organismes de défense des droits de l'enfant ont tiré la sonnette d'alarme, mais Israël fort d'un véritable droit à l'impunité, conforté par le silence des puissances occidentales multiplie les arrestations des jeunes mineurs.

Après des arrestations violentes, souvent de nuit, et des transports pénitentiaires longs et délibérément inconfortables, des interrogatoires souvent brutaux, les conditions de détention sont très dures. Les mauvais traitements physiques et psychologiques sont monnaie courante y compris sur les enfants, en violation de la Convention sur les droits de l’Enfant.

Les soins médicaux appropriés sont rares (plusieurs prisonniers en sont morts), tandis que les conditions sanitaires, d’alimentation, d’accès à l’information et à l’éducation, ou encore de communication avec les familles ne répondent pas aux critères du droit international.

Sans parler de l’ignoble méthode d’humiliation qui consiste pour l’administration israélienne à garder la dépouille d’un détenu décédé en prison jusqu’au dernier jour de sa peine. Privant ainsi sa famille du droit élémentaire d’organiser les funérailles d’un proche.

La mise à l’isolement pour de longues périodes est fréquente et la détention administrative est une pratique courante. Comme sous l’apartheid en Afrique du Sud, c’est une procédure qui permet de maintenir un détenu en prison pour des périodes de 6 mois renouvelables à l’infini, sans jugement ni justification. Aujourd’hui, ils sont 500 détenus palestiniens en détention administrative qui n’ont été ni jugés ni inculpés et demeurent enfermés sur la base de « preuves secrètes », pendant des mois voire des années pour certains d’entre eux, au mépris du droit.

Ces pratiques israéliennes ont pour objectif de casser la structure sociale en Palestine occupée et de briser la volonté de résistance à l’occupation. Il n’existe pas de famille en Palestine qui n’ait connu la prison pour l’un des siens. C’est donc l’ensemble de la société palestinienne qui est visée et c’est elle aussi qui s’y oppose. Ainsi que les prisonniers bien sûr. Pour eux, la seule arme est la grève de la faim. Ils en ont mené de nombreuses au fil des décennies d’occupation, certaines très longues, beaucoup d’entre elles victorieuses.

A l’occasion du 17 avril, journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens, une grève de la faim massive a été lancé à l’appel du dirigeant emblématique Marwan Barghouti. Le leader palestinien, militant et député du Fatah, détenu depuis avril 2002 après avoir été kidnappé à Ramallah et condamné 5 fois à la prison à vie pour son rôle d’organisateur de la résistance à l’occupation israélienne explique que « Faire la grève de la faim est la forme la plus pacifique de résistance qui existe. »

Le mouvement de grève actuel est inédit depuis 2013. Aujourd’hui, ils sont plus de 1300 dans le mouvement soutenu par les principales composantes politiques de la résistance palestinienne.

Leurs revendications sont claires : la fin des conditions de détention insupportables et illégales, la fin de la politique d’isolement et la fin de la détention administrative.

En réponse à cela, les autorités israéliennes persistent dans la répression.
Au lendemain de l’annonce des grévistes, elle a fait vidé leurs cellules de tous leurs biens, livres, vêtements et autres objets et leur ont interdit de
recevoir des visites de leur avocat et de leur famille.

Marwan Barghouthi et les autres dirigeants palestiniens emprisonnés ont été immédiatement transférés dans une autre prison où ils sont détenus au secret.

Les autorités israéliennes ont déjà fait savoir qu’elles ne céderaient pas et que les grévistes paieraient le prix de leur mouvement de protestation non violent. On craint l’alimentation forcée des prisonniers, pourtant interdite par le droit, et de violentes représailles.

Les références à l’attitude criminelle de Margareth Thatcher à l’égard des grévistes de la faim irlandais en 1981 sont clairement assumées par les responsables israéliens. "Il s'agit de terroristes et d'assassins enfermés qui reçoivent ce qu'ils méritent..."  Voilà ce que Guilad Erdan, ministre israélien de la sécurité intérieure a déclaré récemment.

Alors, pour tous les amis du peuple palestinien, la vigilance s’impose. On ne peut laisser le silence s’installer. Les autorités d’occupation doivent savoir que partout de par le monde des associations, des citoyen-ne-s seront à l’écoute prêts à réagir au moindre nouveau crime commis dans les prisons israéliennes.

Comme beaucoup d’autres associations, ONG, Partis ou syndicats à travers le monde, L’Afps du Pays de Morlaix affirme sa totale solidarité avec les prisonniers politiques palestiniens, leurs familles et l’ensemble du peuple palestinien. Elle appelle à un large soutien populaire pour que même au fond des prisons israéliennes l’espoir de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants ne se perde pas !

 

LIBERTÉ POUR TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS !


Dans son édition du dimanche 23 avril, Le Télégramme rend compte de l'initiative de l'Afps à Morlaix


France-Palestine Solidarité. La place des Otages rebaptisée

L'association France-Palestine Solidarité du pays de Morlaix a alerté, hier, sur la situation des prisonniers palestiniens en Israël. Depuis le 17 avril, 2.000 d'entre eux (sur 6.400 au total) sont en grève de la faim. « Notre rôle à nous est de rester vigilant sur la réaction d'Israël. Nous craignons une forte répression. Nous nous adressons aussi aux autorités françaises pour la reconnaissance immédiate d'un État palestinien », ont rappelé les membres de l'association, alors qu'ils ont symboliquement rebaptisé la place des Otages « Place des prisonniers politiques palestiniens ».