Rendez-vous solidaires en Pays de Morlaix du 18 au 21 avril



JEUDI 18 AVRIL : D'abord, il y eu la projection du film d'animation de Mats Grorud à Morlaix au cinéma La Salamandre le jeudi 18 avril. Contre toute attente, en cette période de vacances scolaires et de week-end de Pâques, ce sont 40 personnes qui ont répondu au premier rendez-vous lancé par l'AFPS du Pays de Morlaix. WARDI, film d'animation de toute beauté qui retrace la quête d'espoir d'une fillette de 11 ans pour le partager avec son arrière-grand-père mourant nous donne à voir l'histoire et les conditions de vie des réfugiés palestiniens de la Nakba et de leurs descendants dans un camp de réfugiés libanais... Le public enchanté par les qualités intrinsèques du film s'est également montré très réceptif à l'intervention de l'Afps qui a suivi la projection et intéressé par la documentation présentée sur le stand tenu par ses adhérent-es.


VENDREDI 19 AVRIL : Dès le lendemain, c'est dans les locaux de l'ancienne Manufacture des tabacs de Morlaix qu'en ouverture du Festival des Arts et de la Poésie Les Possible(es), quelques dizaines d'auditeurs et d'auditrices ont pu entendre TARIK HAMDAN lire plusieurs de ses textes (en arabe par l’auteur et en français par Jean-Pascal Dubost). Tarik Hamdan, jeune poète palestinien exilé en France produit une poésie résolument contemporaine, urbaine et fortement imprégnée de la situation en Palestine occupée. Il était l'un des invités du Festival qui avait choisi cette année de proposer un focus sur la poésie de langue arabe.

Les organisateur-trice-s du Festival avaient aussi proposé une collaboration et une visibilité à l'Afps du Pays de Morlaix par une présence en tant que telle tout au long de ces trois jours. Ce que nous avons accepté volontiers tant notre souhait de parler et de faire parler de la résistance du peuple palestinien sous toute ses formes apparait de plus en plus comme une nécessité absolue...



RENCONTRE AVEC TARIK HAMDAN SUR LA RESISTANCE CULTURELLE EN PALESTINE OCCUPEE


SAMEDI 20 AVRIL : Samedi soir pendant près de deux heures, une vingtaine de personnes ont participé à une rencontre extrêmement intéressante avec TARIK HAMDAN, poète palestinien mais également musicien et journaliste activiste d'une revue culturelle de résistance à l'occupation (Filistin Ashabab).

 

Invité durant trois jours par le Festival des Arts et de la Poésie "Les possible(s)" en Pays de Morlaix, Tarik a eu la gentillesse d'accepté notre invitation à une rencontre supplémentaire au Bar des Deux rivières à Morlaix, autour de la résistance culturelle face à l'occupation. L'occasion d'entendre deux de ses textes en français lus par l'ami Claude Bonnard

 

Tarik a rappelé la volonté des Israéliens d'effacer les traces de la culture et de la vie palestinienne, du mythe sioniste du désert habité par quelques bédouins sur lequel se serait construit Israël. Il a évoqué le souvenir des centaines d'intellectuels et artistes, poètes, tué-es, emprisonné-es ou contraint-es à l'exile par les Israéliens à partir de 1948 jusqu'à aujourd'hui, comme un enjeu fondamental pour l'état colonial d'effacer la culture de celles et ceux qui résistent à son emprise par le simple fait d'exister !

 

Comme une évidence, Tarik Hamdan défend et appelle au boycott de L’État colonial et de ses représentants comme seule arme efficace pour contrer l'occupation. Il soutient évidemment le refus de l'immense majorité des artistes palestinien-nes qui dans tous les domaines de la création artistique refusent la moindre compromission notamment financière en matière de production, de distribution, de présentation de leurs oeuvres.

 

Enfin, il a clairement exprimé son pessimisme en l'avenir depuis ce qu'il appelle "la deuxième catastrophe" en parlant des accords d'Oslo. Avec des mots très durs pour l'autorité palestinienne qui à ses yeux est tombée dans le piège d'une collaboration mortifère avec Israël qui quotidiennement en profite pour étendre son emprise sur la Palestine occupée.


DIMANCHE 21 AVRIL / Suite et fin de notre rencontre avec la poésie palestinienne moderne de TARIK HAMDAN et au-delà avec la poésie des mondes arabes présentée par SOUAD LABBIZE, auteure d'une magnifique anthologie intitulée "La valeur décimale du Bonheur" où sont traduits des textes en langue arabe de 95 poètes de la nouvelle génération dont 64 femmes... 

 

La Palestine au coeur évidemment, mais pas que puisque le Festival des Arts et de la poésie des Possible(s) accueillait aussi ALI THAREB, membre d'un collectif de poètes irakiens qui ont choisi de s'appeler "La Milice de la Culture" pour dénoncer les horreurs de la guerre par de la poésie-performance. Ce qui les conduit, à se déplacer sur les traces de l'état islamique pour réciter leurs poèmes depuis une cage de prisonniers, une ambulance ou au milieu des champs de mines...

 

Ces auteur-es étaient tous présent-es dimanche après-midi en Pays de Morlaix, très précisément dans le cadre enchanteur du café-librairie l'Autre Rive à Berrien. L'occasion pour le public nombreux d'entendre des lectures de leurs textes et de participer à des échanges sur le rôle de la création artistique en Palestine face à l'occupation ou en Irak face à l'horreur de la guerre... 

 

Pour la douzaine d'adhérent-es présent-es toute l'après-midi au stand de l'Afps du Pays de Morlaix, le Festival a aussi été l'occasion de présenter notre travail et nos productions militantes en soutien à la résistance du peuple palestinien. 

 

Un après-midi de poésie et de résistance commune au colonialisme et aux guerres immondes faites aux peuples de la région. De bien belles rencontres aussi, souvent inédites avec un public sensibilisé, mais que nous ne rencontrons pas forcement habituellement dans nos initiatives. Pour tout cela, un grand merci aux ami-es du Festival les Possible(s) et à l'équipe de l'Autre Rive qui nous avaient proposé cette collaboration.

 

Et un grand salut à TARIK HAMDAN que nous espérons revoir bientôt...


Le drapeau palestinien a flotté dans le cadre enchanteur de l'Autre Rive à Berrien, Tarek pendant sa lecture, Alain Rebours, l'un des organisateurs du Festival de Poésie avec Souad Labbize et un moment de pause partagé pour Ali Thareb et Tarik Hamdan...