Salah Hamouri arbitrairement condamné par l'extrême droite israélienne... et le silence de la France


ELSAT LEFORT, la compagne de Salah et porte parole du Comité de soutien à Salah Hamouri a malheureusement confirmé la sentence officielle de "la justice" israélienne à l'encontre de son mari, ce lundi 18 septembre.

 

Ce lundi est un jour sombre. Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, a été condamné à 6 mois de prison renouvelables, sous le statut de la « détention administrative. ». C’est-à-dire sans connaître précisément et exactement ce qui lui est reproché, sans avoir accès à son dossier classé secret, sans avoir droit à un procès équitable et contradictoire. Et tout ceci pour satisfaire à un ordre, signé de sa main, d’un ministre israélien défense particulièrement extrémiste : Avigdor Lieberman.

 

Depuis le 23 août Salah Hamouri est la victime d’un arbitraire total. Depuis le 23 août il est en prison, pour rien. Depuis le 23 août il ne peut communiquer avec sa famille. C’est un calvaire pur et simple à mettre, une fois de plus, au débit des autorités israéliennes qui violent en permanence le droit sans recevoir en retour la réaction concrète qui s’impose.

 

Cette décision survient de surcroît à un moment précis : hier notre compatriote Loup Bureau revenait enfin en France suite à son emprisonnement pendant 51 jours par les autorités turques qui l’accusaient, elles aussi sans la moindre preuve, de faire partie d’une « organisation terroriste. ». Nous nous réjouissons de cette libération ! Si Loup Bureau a pu sortir de prison c’est suite aux interventions répétées des autorités françaises au plus haut niveau ainsi que de la médiatisation de son cas par ses confrères journalistes. 

 

Cela ne fait que souligner avec d’autant plus de force le fait que la décision israélienne a été possible parce que ni les autorités françaises, ni la presse n’ont bougé nettement pour la libération de Salah Hamouri. Pourtant la liberté est indivisible ou bien elle n’est pas. Ce double standard concernant une situation identique sur le fond ne peut que heurter tous les démocrates et faire monter l’exigence d’une intervention du Président Macron à l’endroit d’Israël qui ne peut être traité autrement que tout autre Etat. Ce qui a été possible en Turquie doit l’être pour Israël, personne ne comprendrait que le silence français – aussi bien de l’Elysée que du Quai d’Orsay – continue au point d’en devenir assourdissant. 

 

Nous demandons donc solennellement aux autorités françaises compétentes de refuser le « deux poids, deux mesures » et d’intervenir en urgence auprès de leurs homologues israéliens. Nous demandons que le Président reçoive la femme de Salah Hamouri. Nous demandons, enfin, que les médias estiment que l’internement arbitraire d’un journaliste n’est pas plus grave ou important que l’internement d’un avocat. La liberté ne peut connaître aucune distinction ni de frontières. 

 

Nous affirmons, enfin, forts du soutien d’une multitude de personnes venues de tous les horizons, que plus que jamais nous entendons faire prévaloir la justice et le droit ; que plus que jamais nous sommes aux côtés de Salah Hamouri et de sa famille si durement éprouvés; que plus que jamais nous entendons faire faire aboutir cette exigence dont la justesse est indiscutable : Liberté pour Salah Hamouri ! 

 

Paris, le 18 septembre 2017


Salah Hamouri : injustice est faite, un déni absolu de droit
Communiqué de l'AFPS du 18 sept 2017
Ainsi donc la « loi du plus fort » est passée ! Dans cette partie du monde la démocratie ne vaut que pour certains : ceux qui depuis 50 ans – en toute impunité - occupent, colonisent, humilient tout un peuple en le privant de ses droits nationaux. Salah Hamouri, avocat franco-palestinien résident de Jérusalem-Est, est de nouveau victime de cette arme inique utilisée illégalement de façon massive par le pouvoir israélien : la détention administrative.
Après avoir déjà été emprisonné 7 ans pour des accusations fantaisistes, il est condamné à 6 mois de détention administrative sans qu’aucune charge ne pèse sur lui et sans avoir eu droit à aucun procès. La détention administrative permet à un pouvoir autoritaire de maintenir en prison sans aucun motif un opposant - ou supposé tel - sans avoir à avancer le moindre commencement d’un début de preuve.
De plus cette condamnation est renouvelable à l’infini sans plus de justification. Ils sont actuellement plus de 400, victimes de ce déni de justice et de démocratie, dans les prisons israéliennes, dont des femmes, des enfants, des député.e.s, pour certains depuis de nombreuses années.
Il a fallu 28 jours au pouvoir israélien pour parvenir à ses fins au gré des atermoiements d’une justice aux ordres d’un pouvoir colonial. Pendant ces 28 jours, la solidarité citoyenne s’est amplifiée, des milliers de messages ont été envoyés aux autorités françaises. Le silence de ces autorités a été assourdissant, insoutenable. L’appel au Président de la République pour qu’il ne reste pas muet face à cette situation est resté sans effet ! Comment expliquer ce silence ? Quand un citoyen français est victime d’arbitraire et d’injustice, c’est la République qui est humiliée.
Et cela, Emmanuel Macron le sait très bien, il en a fait la démonstration pour faire sortir des geôles turques Loup Bureau dont le père rappelait que son fils avait été accusé, de manière fantaisiste et arbitraire, d’appartenir à une "organisation terroriste" par M. Erdogan et les autorités turques.
Monsieur le Président de la République, il suffit de remplacer Loup Bureau par Salah Hamouri et Monsieur Erdogan par Monsieur Netanyahou pour éclairer la situation. Monsieur le Président de la République, pourquoi ce silence ? Un avocat franco-palestinien victime de l’arbitraire du pouvoir israélien n’a-t-il pas la même valeur à vos yeux qu’un journaliste français victime de l’arbitraire du pouvoir turc ? Ne mérite-t-il pas le même traitement, le même respect ?
Plus que jamais mobilisé.e.s, nous ne lâcherons rien, tant que Salah n’aura pas retrouvé sa liberté ! Liberté pour Salah Hamouri, l’acharnement du pouvoir israélien contre lui doit cesser !