"Bravo à nos soldats..."


"Bravo à nos soldats" : C'est par ces mots que Benjamin Netanyahou a félicité son armée après la manifestation qui a fait 16 morts à Gaza. Que dire d'un tel cynisme qui tente de faire croire au monde qu'il s'agit là du droit d'Israël à défendre son territoire menacé d'incursions terroristes ?

Qui peut croire que les dizaines de milliers de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, qui ont convergé la veille le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Gaza d'Israël dans le cadre de "la grande marche du retour" tentaient des incursions terroristes ? Seize personnes ont été tuées. Prés de 1500 ont été blessées dont la moitié par les balles d'une centaine de snipers réquisitionnés pour la sale besogne...

Parmi les milliers d'images, de vidéos qui ont circulé sur les réseaux, durant ces rassemblements à Gaza, il y en une, terrible, insupportable qui montre bien de quoi il s'agit quand les responsables israéliens parlent de menaces terroristes...

 

https://www.nouvelobs.com/monde/20180401.OBS4484/un-jeune-palestinien-abattu-d-une-balle-dans-le-dos-par-l-armee-israelienne.html


Un manifestant palestinien blessé par un sniper israélien lors des manifestations du Jour de la Terre ,à l'est de la ville de Gaza - Photo : Hosam Salem/Al Jazeera]
Un manifestant palestinien blessé par un sniper israélien lors des manifestations du Jour de la Terre ,à l'est de la ville de Gaza - Photo : Hosam Salem/Al Jazeera]

 

Jour de la terre : Israël commet un massacre dans le ghetto de Gaza

Al-Jazeea – L’armée israélienne a assassiné 15 Palestiniens lors des manifestations à Gaza. Plus de 1 400 autres personnes ont été blessées par les forces israéliennes lors des manifestations exigeant le droit au retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres.

 

Ce samedi a été déclaré journée de deuil national, après que 15 Palestiniens aient été assassinés par les forces israéliennes d’occupation alors que des milliers de personnes marchaient près de la clôture avec Israël [Palestine de 1948] lors d’une grande manifestation marquant le 42ème anniversaire du Jour de la Terre.

« Les écoles, les universités ainsi que toutes les institutions à travers le pays fermeront samedi, conformément à la décision de Mahmoud Abbas [président de l’autorité de Ramallah] de déclarer un jour de deuil national pour les âmes des martyrs », a déclaré vendredi un communiqué.

Plus de 1400 autres personnes ont été blessées après que les forces israéliennes eurent tiré à balles réelles sur des manifestants et utilisé des gaz lacrymogènes pour les repousser de la clôture lourdement fortifiée, selon le ministère palestinien de la Santé.

La manifestation de vendredi commémorait le Jour de la Terre, qui marque la date du 30 mars 1976, lorsque six Israéliens palestiniens désarmés ont été abattus par les forces israéliennes lors de manifestations contre la décision du gouvernement israélien d’exproprier de vastes étendues de terres palestiniennes.

Les organisateurs de la marche de vendredi, surnommée la Grande Marche de retour, ont déclaré que le message principal de la manifestation était d’appeler au Droit au Retour des réfugiés palestiniens.

Environ 70% des deux millions d’habitants de Gaza sont des descendants de Palestiniens qui ont été chassés de leurs foyers dans les territoires pris par Israël pendant la guerre de 1948, connue par les Arabes sous le nom de Nakba.

Les manifestants à Gaza se sont rassemblés dans cinq endroits différents le long de la frontière, à l’origine positionnés à environ 700 mètres de la clôture.

Selon le ministère, la majorité ont été blessés par des tirs à balles réelles, des balles en acier recouvertes de caoutchouc et des gaz lacrymogènes.

« Une violation du droit international »

Mohammed Najjar, 25 ans, a été abattu à l’est de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, alors que Mahmoud Muammar, 38 ans, et Mohammed Abu Omar, 22 ans, ont tous deux été abattus à Rafah, a annoncé le ministère palestinien de la Santé ce vendredi.

Les 11 autres victimes ont été identifiées comme étant Ahmed Odeh, 19 ans, Jihad Freneh, 33 ans, Mahmoud Saadi Rahmi, 33 ans, Abdelfattah Abdelnabi, 22 ans, Ibrahim Abu Shaar, 20 ans, Abdelqader al-HawajiriSari Abou OdehHamdan Abu AmshehJihad Abu JamousBader al-Sabbagh et Naji Abu Hjair.

Plus tôt vendredi, Omar Waheed Abu Samour, un fermier de Gaza, a également été tué par des tirs d’artillerie israéliens alors qu’il se trouvait dans son terrain près de Khan Younis, quelques heures avant les manifestations.

Adalah, une organisation juridique pour la défense des droits des Palestiniens en Israël, a condamné l’utilisation de la force par l’armée israélienne, la qualifiant de violation du droit international.

« Des coups de feu sur des civils non armés constituent une violation brutale de l’obligation légale internationale de distinguer les civils des combattants », a déclaré le groupe dans un communiqué.

Il a également déclaré qu’il lancerait une enquête pour « exiger que les responsables présumés des meurtres soient traduits en justice ». 

Jour de la terre

Selon les médias israéliens, l’armée israélienne a déployé plus de 100 snipers de l’autre côté de la clôture, avec la permission de tirer.

La marche a été organisée par toutes les factions politiques et plusieurs organisations de la société civile palestinienne dans l’enclave assiégée.

S’exprimant devant les manifestants, le dirigeant du Hamas, Ismail Haniya, a déclaré: « Le peuple palestinien a prouvé à maintes reprises qu’il pouvait prendre l’initiative et faire de grandes choses. Cette marche est le début du retour vers toute la Palestine. »

La manifestation de vendredi a également donné le coup d’envoi d’une manifestation de sit-in de six semaines le long de la clôture, avec un point culminant pour la commémoration de la Nakba le 15 mai.

On s’attend à ce que les États-Unis transfèrent leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem vers la même époque, à la suite de la déclaration du président Donald Trump de déclarer Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017.

31 mars 2018 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine

Les liens indiqués en rouge renvoient à des articles publiés sur le site Chronique de Palestine

 

http://www.chroniquepalestine.com/jour-terre-israel-commet-massacre-dans-ghetto-gaza/


COMMUNIQUE DE L'AFPS

GAZA : l’AFPS demande une intervention immédiate du Président de la République

 

A Gaza, ce sont des snipers de l’armée israélienne qui tirent sur les habitants palestiniens qui se rassemblent pour célébrer, comme partout ailleurs en Palestine, la journée de la terre.

L’armée israélienne a elle-même confirmé qu’une centaine de snipers avaient l’ordre de tirer contre quiconque s’approcherait de la frontière. Des snipers suréquipés ont l’ordre de tirer contre des civils sans défense.Depuis le début de la journée, on compte 8 morts et des centaines de blessés.

Depuis 11 ans, les 2 millions d’habitants de Gaza, dont les deux-tiers sont des réfugiés, vivent sous un blocus inhumain imposé par l’armée israélienne. Un blocus qui pousse au désespoir une population inventive, éduquée, qui demande à vivre.

Des rassemblements et des villages de tentes ont été mis en place en différents points de la Bande de Gaza. Par ces rassemblements pacifiques, les Palestiniens de Gaza réclament la fin du blocus et l’application de leurs droits. Les manifestations sont prévues pour 6 semaines jusqu’au 15 mai, l’anniversaire de la Nakba.

Le monde entier, dont la France, condamne depuis des années le blocus de Gaza. Mais les mots ne servent à rien face au pouvoir israélien.Le droit au retour des réfugiés palestiniens est inscrit dans la résolution 194 de l’ONU, que l’Etat d’Israël s’est engagé à respecter lors de son admission à l’ONU, en 1949. Mais les résolutions de l’ONU sont toujours bafouées par l’Etat d’Israël, qui se considère au-dessus du droit international.

Mais il faut, d’abord et avant tout arrêter le massacre, et la France doit agir, immédiatement.

Président de l’Association France Palestine Solidarité, Bertrand Heilbronn s’adresse en ces termes au Président de la République :"Monsieur le Président de la République, vous ne pouvez pas accepter que l’armée de l’Etat d’Israël, avec qui la France et l’Europe entretiennent de multiples relations, tire ainsi à balles réelles sur des manifestants désarmés. Nous vous demandons d’intervenir en urgence, de faire convoquer l’ambassadrice d’Israël, et d’indiquer clairement que la France prendra des sanctions si ce scandale ne cesse pas immédiatement.

Les lignes rouges sont franchies depuis longtemps, la France et l’Europe doivent au minimum, et en urgence, protéger le peuple palestinien. Les tirs contre des manifestants désarmés doivent cesser, le blocus de Gaza doit être levé immédiatement, et Israël doit suspendre toute action de colonisation, d’annexion, de déplacement de population et de démolitions des maisons et des infrastructures palestiniennes. Les mots ne suffisent plus et l’heure est aux sanctions si ces exactions ne cessent pas.

 

"Le Bureau national de l’AFPS

le 30 mars 2018 à 16h45