Trump menace de couper l’aide financière aux Palestiniens...


Photo : Le président américain Donald Trump lors d’une rencontre avec son cabinet à la Maison Blanche à Washington, DC le 20 décembre 2017. SAUL LOEB. AFP
Photo : Le président américain Donald Trump lors d’une rencontre avec son cabinet à la Maison Blanche à Washington, DC le 20 décembre 2017. SAUL LOEB. AFP

Un article paru sur le site :

Le Point.fr du 3 janvier 2018

 

 

 

 

 

L’aide financière des États-Unis aux Palestiniens s’élève à plus de 300 millions de dollars par an. Les Palestiniens dénoncent un « chantage » de Donald Trump.

 

C’est une nouvelle charge de Donald Trump contre la Palestine. Le président américain Donald Trump a menacé mardi de couper l’aide financière des États-Unis aux Palestiniens, évoquant leur manque d’appétit pour les négociations de paix que la Maison-Blanche veut relancer. « Nous payons les Palestiniens DES CENTAINES DE MILLIONS DE DOLLARS par an sans reconnaissance ou respect » de leur part, a tweeté Donald Trump. « Puisque les Palestiniens ne sont plus disposés à parler de paix, pourquoi devrions-nous leur verser des paiements massifs à l’avenir ? », a-t-il ajouté. Les États-Unis ont versé, en 2016, 319 millions de dollars d’aide aux Palestiniens via leur agence de développement (USAID), selon des chiffres disponibles sur le site de l’agence. À cela s’ajoutent 304 millions de dollars d’assistance donnés par Washington aux programmes de l’ONU dans les territoires palestiniens. Donald Trump n’a pas précisé à quelles aides il faisait spécifiquement référence dans son tweet.

 

Hanane Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a réagi en proclamant que les Palestiniens ne céderont pas au « chantage » exercé par les États-Unis. « Nous ne céderons pas au chantage (...). Maintenant il (le président Trump, NDLR) ose accuser les Palestiniens des conséquences de ses actions irresponsables », a affirmé Hanane Ashrawi dans un communiqué en évoquant notamment la récente décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Les États-Unis avaient menacé de prendre des mesures de rétorsion après un vote à l’Assemblée générale de l’ONU, le mois dernier, condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël. « Nous nous en souviendrons quand on nous demandera encore une fois de verser la plus importante contribution » financière à l’ONU, avait lancé l’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley. Se faisant la porte-voix du président américain, elle avait déploré devoir « payer pour le privilège douteux d’être méprisés », menaçant à nouveau de « mieux dépenser » l’argent des Américains à l’avenir.

 

Une volonté de paix

Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump s’est targué de pouvoir obtenir un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, un dossier sur lequel tous ses prédécesseurs ont échoué. L’émissaire du président américain pour le Proche-Orient, Jason Greenblatt, multiplie depuis des mois les rencontres dans la région pour tenter de relancer l’entreprise de paix moribonde. Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump, est également chargé de travailler sur un plan de paix. Mais cette nouvelle mesure de sanctions à l’encontre des Palestiniens – quelques semaines après la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël – promet de rendre encore plus hasardeuse toute reprise du processus de paix. Les espoirs d’une solution à deux États ont encore été douchés mardi lorsque le Parlement israélien a adopté un projet de loi visant à compliquer le passage sous souveraineté palestinienne de certaines zones de Jérusalem dans le cadre d’un futur accord de paix. « Une déclaration de guerre », pour le président palestinien Mahmoud Abbas.

La décision américaine sur Jérusalem, le 6 décembre, avait provoqué la colère des Palestiniens et une vague de critiques dans le monde. Quelques jours après cette annonce controversée, le président palestinien Mahmoud Abbas avait annoncé qu’il ne recevrait pas le vice-président américain Mike Pence dans le cadre d’une visite prévue en décembre et finalement repoussée à mi-janvier. Les détails de cette visite seront annoncés « dans les prochains jours », a indiqué la porte-parole de Mike Pence, Alyssa Farah. Deux dignitaires religieux égyptiens, chrétien et musulman, avaient également annoncé qu’ils refuseraient de recevoir le vice-président américain. Jérusalem, avec ses lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, est un sujet passionnel. Depuis la création d’Israël en 1948, la communauté internationale considère que son « statut » doit être négocié entre Israéliens et Palestiniens. Après l’annexion de Jérusalem-Est, partie palestinienne de la cité, Israël a proclamé toute la ville comme sa capitale « éternelle et indivisible ». L’ONU n’a jamais reconnu cette annexion. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’État auquel ils aspirent.


Et Netanyahu réitère son appel à fermer l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens !


Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu estime que l'UNRWA doit être fermée. REUTERS/Tsafrir Abayov/Pool
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu estime que l'UNRWA doit être fermée. REUTERS/Tsafrir Abayov/Pool

Par RFI le 8 janvier 2018 : En Israël, le Premier ministre Benyamin Netanyahu appelle une nouvelle fois à fermer l'UNRWA, l'agence des Nations unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens. Une déclaration qui intervient alors que les Etats-Unis ont menacé de couper ces aides. Selon Netanyahu, l'UNRWA est « anti-israélienne » et « inutile » car elle perpétuerait, selon lui, la crise des réfugiés.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a réitéré dimanche son appel à démanteler l'agence des Nations unies pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA). « L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient est une organisation qui perpétue le problème des réfugiés palestiniens. Elle perpétue également l'histoire du droit au retour pour les Palestiniens, dont l'objectif est en fait l'élimination de l'Etat d'Israël », a-t-il déclaré.

Pour Benyamin Netanyahu, cette organisation fait « partie du passé ». « Elle a été créée il y a 70 ans, juste pour les réfugiés palestiniens, alors que l'office des Nations unies pour les réfugiés existe et s'occupe de tous les autres réfugiés dans le monde. Cela crée bien sûr une situation où il y a des arrière-petits-enfants de réfugiés, qui ne sont pas des réfugiés mais qui sont aidés par cette organisation. Et 70 années de plus passeront et il y aura encore des arrière-arrière-petits-enfants. Donc cette situation absurde doit cesser. »

L'échec des parties à trouver une solution

Mais pour le porte-parole de l'UNRWA, ce qui perpétue la crise des réfugiés c'est surtout l'échec des parties à régler le problème. « D'abord nous n'avons pas reçu la confirmation directe de l'administration américaine qu'il y aurait un quelconque changement dans notre financement. Donc ne spéculons pas trop vite », souligne Chris Gunness. « Maintenant, en ce qui concerne notre utilité, nous avons reçu notre mandat de l'Assemblée générale des Nations unies, c'est-à-dire 200 membres qui nous soutiennent largement dans nos missions humanitaires et de développement, insistre le porte-parole de l'UNRWA. Ils rendent aussi hommage à notre contribution indispensable pour la paix et la sécurité - ce sont leurs termes - alors que nous travaillons avec des populations parmi les plus marginalisées du Moyen-Orient. Soyons clairs, ce qui perpétue la crise des réfugiés, c'est l'échec des parties à régler le problème. »

Et selon lui, la solution passe « par des pourparlers de paix entre les parties, basés sur les résolutions de l'ONU et le droit international ». « Cela demandera bien sûr un engament actif de la communauté internationale, rappelle-t-il. L'UNRWA a un mandat de l'Assemblée générale pour continuer son travail jusqu'à ce qu'une solution juste et durable soit trouvée pour les réfugiés palestiniens. »

Les réfugiés palestiniens s'inquiètent d'une baisse de l'aide américaine