Trump "imperator" quand vient le temps des menaces...



Nouveau communiqué de l'AFPS

Le temps des paroles est passé,

il faut maintenant des actes

 

http://www.france-palestine.org/Le-temps-des-paroles-est-passe-il-faut-maintenant-des-actes

 

Seuls contre tous, les États-Unis ont opposé leur veto lundi 18 décembre à une résolution soumise au Conseil de sécurité de l’ONU appelant Donald Trump à revenir sur sa décision de reconnaitre Jérusalem comme capitale d’Israël.

 

Ils ont été désavoués magistralement par tous les autres membres du Conseil de sécurité, dont la France et la Grande Bretagne, ainsi que la Chine et la Russie. En reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël, piétinant ainsi le droit international et les droits humains, Donald Trump avait montré le vrai visage de la politique états-unienne à ceux qui en doutaient : les États-Unis sont maintenant discrédités, et font l’unanimité contre eux.

 

Pendant ce temps le peuple palestinien, lui, doit faire face à la répression féroce de l’armée israélienne d’occupation, à Jérusalem, dans l’ensemble de la Cisjordanie, dans la Bande de Gaza : les enfants et les jeunes sont notamment la cible privilégiée de violences révoltantes ; des rapports officiels font état de l’usage massif d’armes de guerre face à des manifestants désarmés. 11 Palestiniens ont été tués et 350 blessés depuis l’annonce de Trump. Le silence des pays occidentaux dont la France n’est plus acceptable : cette répression doit être dénoncée avec force et il n’est plus possible de laisser le peuple palestinien, sans protection, à la merci d’une armée d’occupation qui se croit tout permis. Un mécanisme international d’observation et de protection du peuple palestinien doit être mis en place d’urgence et la France doit en prendre l’initiative.

 

Sur le plan diplomatique, il est grand temps de constater que les États-Unis sont sortis du jeu et que le prétendu "Accord du siècle" de Trump n’est rien d’autre qu’un jeu de dupes qui ne trompe plus personne. Encore faut-il le lui faire savoir à lui et à son ami Netanyahou et enterrer définitivement cette « supercherie du siècle ».

 

La France doit renoncer à toute illusion sur les dirigeants israéliens qui ne respectent que le rapport de forces. Elle doit reprendre son initiative comme elle s’y était engagée à la conférence de Paris, en mobilisant le maximum de pays pour imposer à Israël le respect du droit. Elle doit marquer sa volonté de rompre avec la culture du fait accompli, et tenir sa promesse en reconnaissant l’État de Palestine dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

Elle doit également :

  • soutenir les Palestiniens dans leurs efforts diplomatiques pour être admis comme État membre à l’ONU.
  • montrer son attachement au droit et à l’éthique en soutenant la publication de la base de données des entreprises exerçant des activités dans les colonies israéliennes.

Enfin, la France doit mettre sur la table la question des sanctions, indispensables pour imposer à l’État d’Israël le respect du droit.

C’est ce que demandent, dans la rue, des milliers de citoyen.ne.s partout en France depuis le 7 décembre.

 

20 décembre 2017
Le Bureau national de l’AFPS


L'ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies, le 18 décembre, à New York. Photo Kena Betancur. AFP
L'ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies, le 18 décembre, à New York. Photo Kena Betancur. AFP

 

DANS LE QUOTIDIEN LIBÉRATION DU 20 DÉCEMBRE 2017

 

 

 

 

 

INTIMIDATION

Jérusalem : à l'ONU, les menaces

de «cour de récré» de Washington

 Par Frédéric Autran

 

Alors que l’Assemblée générale des Nations unies se prononcera ce jeudi sur un texte condamnant la position de l’administration américaine sur Jérusalem, les Etats-Unis veulent «noter les noms» des pays qui voteraient pour, et éventuellement couper leurs financements.

 

«Faites attention, Big Donald is watching you !» Voilà, en substance, la mise en garde envoyée à la communauté internationale par l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley - des menaces reprises mercredi par le président Donald Trump lui-même. Jeudi, l’Assemblée générale de l’ONU doit voter à New York sur une résolution condamnant la récente reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël. Et Nikki Haley a prévenu : «les Etats-Unis prendront les noms» de ceux qui soutiendront ce texte, présenté par le Yémen et la Turquie, au nom des pays arabes et de l’Organisation de la coopération islamique.

 

Pour s’assurer que le message soit bien reçu de tous, la représentante américaine l’a martelé sur deux canaux. Twitter, d’abord : «A l’ONU, on nous demande toujours d’en faire plus et de donner plus. Alors, quand nous prenons une décision, suivant la volonté du peuple américain, sur où mettre NOTRE ambassade, nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent. Jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les Etats-Unis noteront les noms.»

 

«Une affaire personnelle»

La seconde salve de menaces a pris la forme d’un email, envoyé mercredi à de nombreux ambassadeurs en poste à l’ONU, et révélé par le site Foreign Policy. «Je veux que vous sachiez que le Président et les Etats-Unis font de ce vote une affaire personnelle», écrit Nikki Haley, qui défend la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, conformément à un vote du Congrès américain de 1995. «L’annonce du Président ne préjuge en rien du statut final lié aux négociations, y compris les limites spécifiques de la souveraineté d’Israël sur Jérusalem», ajoute-t-elle. Après le travail d’explication, le ton se fait ouvertement menaçant : «Le Président observera ce vote attentivement et a demandé que je lui signale les pays ayant voté contre nous. Nous prendrons note de chacun des votes sur ce sujet.»

 

Habituée aux sorties courroucées (dans l’enceinte du Conseil de sécurité, face à la presse ou sur Twitter), la représentante américaine porte un nouveau coup, avec cette mise en garde, au décorum diplomatique. «Ces menaces de représailles proférées dans l’enceinte de l’ONU, une organisation où doit prévaloir le dialogue, le respect et la recherche du compromis, écornent un peu plus l’image des Etats-Unis, confie un diplomate. C’est un comportement de gros dur de cour de récréation.»

 

En coulisses, les Etats-Unis ont lancé une campagne de pression pour dissuader certains pays de soutenir le projet de résolution. «Ce n’est pas exclu qu’ils parviennent à faire fléchir certaines capitales», explique un autre diplomate. Des pays fragiles, peu influents et fortement dépendants du soutien américain pourraient être tentés de s’abstenir. Mais beaucoup d’observateurs s’attendent malgré tout à un vote massif en faveur de ce texte. «Cette lettre américaine de menaces envoyées à tous les membres de l’Assemblée générale fera date dans l’histoire des Nations unies, regrette un diplomate occidental. Elle risque d’avoir l’effet inverse sur la majeure partie des membres, qui votent traditionnellement à une écrasante majorité en faveur des résolutions sur la Palestine.» Un vote quasi unanime ne ferait que mettre en lumière l’isolement des Etats-Unis sur ce dossier proche-oriental.

 

Menaces financières

Ces saillies ont été reprises mercredi par Donald Trump, sidérant nombre de diplomates onusiens. Le président des Etats-Unis Donald Trump a menacé de couper les financements américains aux pays qui voteraient en faveur de la résolution. «Nous prenons note de ces votes», a-t-il lancé à la Maison Blanche, dénonçant «tous ces pays qui prennent notre argent et ensuite votent contre nous au Conseil de sécurité»

 

Lundi, Washington avait dû utiliser son veto pour faire barrage à une résolution similaire présentée par l’Egypte et approuvée par les quatorze autres membres du Conseil de sécurité, dont la France et la Grande-Bretagne, proches alliés des Etats-Unis. Furieuse, Nikki Haley avait dénoncé «une insulte et un camouflet» et promis, déjà, que les Etats-Unis sauraient s’en souvenir.

 

Selon toute vraisemblance, Paris devrait voter ce jeudi en faveur de la résolution non contraignante de l’Assemblée générale, lors d’une séance à laquelle doivent notamment assister les ministres turc et palestinien des Affaires étrangères. Sans confirmer le vote français, une source au Quai d’Orsay rappelle que «la France regrette la décision américaine» sur Jérusalem et que «la position française reste inchangée», à savoir l’attachement «à une solution à deux Etats vivant côte à côte en paix et en sécurité, et ayant tous deux Jérusalem comme capitale». Conforme à la légalité internationale et aux résolutions de l’ONU, cette position devrait être réaffirmée ce jeudi, par une immense majorité des Etats membres. A tel point qu’il sera plus aisé pour l’administration Trump de noter les noms des rares pays ayant voté contre, comme les Etats-Unis et Israël.

 

http://www.liberation.fr/planete/2017/12/20/jerusalem-a-l-onu-les-menaces-de-cour-de-recre-de-washington_1617967


https://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/donald-trump/jerusalem-trump-met-la-pression-sur-les-pays-qui-n-iront-pas-dans-son-sens-l-onu-5460772

 

Jérusalem : Trump met la pression sur les pays qui n’iront pas dans son sens à l'ONU

Ouest-France, avec AFP le 20 12 2017

Le président des États-Unis a lancé, ce mercredi 20 décembre, une sévère mise en garde aux pays tentés de voter jeudi à l'ONU une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Coup de pression. Donald Trump a lancé, ce mercredi 20 décembre, une sévère mise en garde aux pays tentés de voter jeudi à l'ONU une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël. « Nous prenons note de ces votes », a-t-il lancé à la Maison Blanche, dénonçant « tous ces pays qui prennent notre argent et ensuite votent contre nous au Conseil de sécurité ».

Dans cette enceinte internationale, Washington avait mis, lundi, son veto à la condamnation de la décision de Donald Trump du 6 décembre qui a provoqué colère et manifestations dans le monde musulman. Ce qui n’avait pas empêché les États-Unis de subir un échec diplomatique retentissant lors de ce premier vote, avec l’approbation du texte par ses quatorze partenaires, dont ses alliés européens.

« Les États-Unis noteront les noms » de ceux qui voteront contre eux

Un nouveau vote est prévu ce jeudi à partir de 16 h, heure de Paris, à l'Assemblée générale, qui compte 193 pays membres. Les résolutions n’y ont cependant pas de valeur contraignante et il n’y a pas de droit de veto. Plusieurs ambassadeurs interrogés tablent sur un score oscillant entre 165 et 190 votes pour une condamnation. « Si c’est 130, ce serait mauvais », précise l’un d’eux sous couvert d’anonymat.

Lundi, l’ambassadrice américaine Nikki Haley, qui n’avait guère fait de lobbying auprès de ses partenaires pour qu’ils s’abstiennent, avait déjà montré un visage menaçant. Ce vote « est une insulte que nous n’oublierons pas », avait lancé le regard noir celle qui a rang de ministre dans l’administration américaine.

Mardi, elle a été encore plus loin à propos du vote attendu jeudi. « Le président (Donald Trump) observera attentivement ce vote et il a demandé que je lui signale les pays qui auront voté contre nous », a écrit la diplomate par lettre ou email aux membres de l'ONU. Et « nous prendrons note de chacun des votes sur cette question »Un tweet rageur était posté dans le même temps sur son compte. « À l'ONU, on nous demande toujours d’en faire plus et de donner plus » et « nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent ». Jeudi, « les États-Unis noteront les noms ».

Pour lire la suite de l'article : https://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/donald-trump/jerusalem-trump-met-la-pression-sur-les-pays-qui-n-iront-pas-dans-son-sens-l-onu-5460772