L'avenir de la Nakba.


La résistance palestinienne à la Nakba actuelle et future persiste malgré tous les efforts d'Israël pour l'écraser. Mohammed Zaanoun ActiveStills
La résistance palestinienne à la Nakba actuelle et future persiste malgré tous les efforts d'Israël pour l'écraser. Mohammed Zaanoun ActiveStills

 

Un article à la fois historique et prospectif

de Joseph Massad, Professeur de Sciences Politiques Arabes modernes et d’Histoire des Idées

à Columbia University.

 

La conquête sioniste de la Palestine, qui a commencé de façon aléatoire au début des années 1880 et s’est intensifiée après le tournant du siècle pour atteindre son apogée lors de l’invasion et de l’occupation du pays par les Britanniques, avant la fin de la première guerre mondiale, a été le moment inaugural de ce qui allait être connu sous le nom de Nakba – la Catastrophe.

Tandis que le terme « Nakba » était utilisé par l’intellectuel syrien Constantine Zureik pout décrire ce qui arrivait aux Palestiniens en août 1948 (quand il écrivit et publia son classique Ma’na al-Nakba – Le sens de la Nakba), d’autres emploient des mots comme karitha (désastre), tel l’officier militaire jordanien et gouverneur de Jérusalem Est Abdoulah al-Tall dans son livre de 1959 Karithat Filastin (Le désastre de la Palestine) ou ma’saa (tragédie) comme le fit l’intellectuel nationaliste anticolonial palestinien Mouhammad Izzat Darwaza dans son livre de 1959 Ma’sat Filastin (La tragédie de la Palestine).

« Nakba » devint néanmoins la référence la plus adéquate et la plus utilisée pour décrire les douleurs que les Palestiniens ont endurées. Dans son immense historiographie qui comporte de nombreux volumes sur les événements de 1947-1952, publiée pour la première fois en 1956, le journaliste anticolonial palestinien Arid al-Arif, qui fut plus tard maire de Jérusalem Est, a insisté sur le recours à ce terme dans son titre.

Al-Arif commence en s’interrogeant : « Comment puis-je appeler cela autrement qu’une catastrophe ? Parce que nous avons été « catastrophisés », nous les Arabes en général et les Palestiniens en particulier… notre patrie nous a été volée, nous avons été chassés de nos foyers et nous avons perdu un nombre énorme de nos enfants et de nos aimés ; et en plus de tout cela, notre dignité a été frappée au cœur ».

Si les traits les plus saillants de la Nakba sont le vol de la terre palestinienne et l’expulsion des Palestiniens de leur terre et la soumission des terres qui ne pouvaient pas être prises et des gens qui ne pouvaient pas être chassés, à un contrôle et à une oppression systématiques, alors, comme je l’ai avancé il y a une décennie, il serait hautement erroné de considérer la Nakba comme un événement isolé renvoyant à la guerre de 1948 et à ses suites. Elle devrait au contraire être replacée dans l’histoire comme un processus qui a traversé les 140 dernières années et commencé avec l’arrivée des premiers conquérants sionistes pour coloniser la terre au début des années 1880.

De plus, les dirigeants israéliens continuent à abreuver leur propre peuple et le monde d’assurance que la Nakba n’est pas juste un processus passé et présent de dépossession du peuple palestinien de ses terres et de leur expulsion, mais plutôt un processus qui doit continuer à préserver la survie future d’Israël. La Nakba s’avère alors ne pas être juste un événement du passé et un processus actuel mais une calamité qui a résolument planifié l’avenir. S’il en est ainsi, que pourrait être cet avenir ?

 

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https://french.palinfo.com/news/2018/05/17/L-avenir-de-la-Nakba