« Reléguer les réfugiés aux oubliettes » : pourquoi Israël veut tuer l’UNRWA


Al-Baqaa est l’un des six camps « d’urgence » installés après la défaite de la Jordanie lors de la guerre des Six Jours (MEE/Mohammed Ayesh)
Al-Baqaa est l’un des six camps « d’urgence » installés après la défaite de la Jordanie lors de la guerre des Six Jours (MEE/Mohammed Ayesh)

 

Un article très intéressant de David Hearst, rédacteur en chef de Middle East Eye. 

 

Après la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par Trump, Netanyahou a jeté son dévolu sur un autre trophée stratégique : la fin de la question des réfugiés. 

 

La population de la ville de Lincoln, dans la région britannique des Midlands de l’Est, s’élève à 94 600 habitants. Si l’on y ajoute les municipalités de North Hykeham et Waddington, la population de la zone urbaine passe à environ 130 200 habitants. Célèbre pour sa cathédrale, cette ville britannique compte à elle seule 20 collèges et lycées ainsi que 60 écoles primaires.

 

La population du camp de réfugiés d’al-Baqaa, en Jordanie, est de 140 000 habitants. Ce camp, qui faisait partie des six camps « d’urgence » installés après la défaite de la Jordanie lors de la guerre des Six Jours, est devenu le plus grand camp de réfugiés palestiniens du pays. Il abrite seize écoles : huit pour les garçons et huit pour les filles.

 

L’école principale compte à elle seule 16 000 élèves, avec entre 50 à 54 élèves par classe. Pour faire face à ces effectifs, chaque école a instauré un roulement sur deux plages horaires.

 

« Pas seulement un organisme de secours »

 

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui gère les écoles, s’occupe également de deux centres de santé fournissant des soins primaires et de la collecte des déchets dans ce camp surpeuplé. Le camp d’al-Baqaa est concentré dans 1,4 kilomètre carré, soit un vingt-cinquième de la superficie de Lincoln. L’organisation emploie entre 700 et 800 travailleurs.

 

Ainsi, lorsque le président américain Donald Trump a gelé en janvier la moitié de son programme d’aide de 125 millions de dollars prévu pour l’UNRWA, les réfugiés d’al-Baqaa ont fait leurs calculs. « Le calcul est simple », a expliqué Ziad Qutaishat, qui dirige la principale organisation caritative du camp. Chaque travailleur de l’UNWRA gagne 400 dinars jordaniens [environ 460 euros] par mois. « Cela signifie que si l’UNRWA réduisait ses effectifs à al-Baqaa, 280 000 dinars jordaniens [environ 320 000 euros] seraient perdus dans le camp. Ce serait une catastrophe. L’UNRWA n’est pas seulement un organisme de secours. C’est l’écosystème qui maintient la stabilité du camp. »

 

pour lire la suite suivre le lien : http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/rel-guer-les-r-fugi-s-aux-oubliettes-pourquoi-isra-l-veut-tuer-l-unrwa-2029627073