Protestations contre l'invitation de Benjamin Netanyahu par Emmanuel Macron à la commémoration de la rafle du Vél' d'hiv'...


Emmanuel Macron a convié le premier ministre israélien à la commémoration de la rafle du Vél’ d’Hiv’, le 16 juillet. Une première qui questionne au delà du symbole politique choisi par le nouveau Président de la République. La polémique engagée, aussi bien en France qu'en Israël a permis de cerner les contours du rapprochement diplomatique entre les deux gouvernements. Rapprochement confirmé par les propos scandaleux d'Emmanuel Macron associant une fois de plus anti-sionisme et antisémitisme !

 

Parmi les premières réactions celles de l'UJFP et de l'AFPS...

et des organisations de la gauche française


 

Les Français juifs seraient-ils des citoyens à part ?

C’est ce que suggère l’invitation du Président de la République en invitant un chef d’Etat étranger pour commémorer une tragédie française, la rafle du Vel d'hiv.

3 octobre 1940. Le premier Statut des Juifs fait d’une partie des français sous Vichy des citoyens « à part ». Le lendemain, la loi du 4 octobre 1940 sur « les ressortissants étrangers de race juive » étend cette distinction à l’ensemble des Juifs vivant en France.

Les 16 et 17 juillet 1942, 7000 policiers et gendarmes français, sous les ordres du régime de Vichy, procédaient à une rafle des Juifs parisiens. Les fascistes français avaient poussé le zèle jusqu'à l'arrestation des enfants, devançant ainsi les demandes de l'occupant nazi. Plus de 13000 Juifs dont 4000 enfants étaient parqués au vélodrome d'hiver avant d'être déportés et, pour la quasi-totalité, assassinés.

Ni les auteurs ni les exécutants français de cette rafle ne seront poursuivis, en particulier René Bousquet qui sera assassiné sans jamais avoir été jugé. Il faudra attendre 1995 pour que le président Chirac reconnaisse la responsabilité de l’État français.

En quoi ce crime contre l'humanité « franco-français » concerne-t-il un chef d’Etat étranger ? A quel titre un chef d’Etat étranger pourrait parler au nom des victimes et de leurs proches ?

Sauf à considérer que les Juifs français sont des citoyens un peu différents, qu’ils ne sont pas tout à fait Français et doivent être représentés par l’Etat d’Israël... Curieuse vision de notre République que nous présente-là son nouveau Président.

Nous, Juifs français sommes doublement choqués par cette invitation. Non seulement elle fait de nous des citoyens « à part » mais en plus le Président Macron nous fait représenter par le chef d’un Etat où un citoyen sur cinq n’a pas les mêmes droits que ses quatre compatriotes juifs. Une puissance occupante qui, au mépris des Conventions de Genève et des rappels à l’ordre de l’ONU vole l’eau et la terre des Palestiniens pour y installer des colonies, nie les droits des Palestiniens (enfermement administratif, exécutions extrajudiciaires...) quand il ne les enferme pas dans la cage infernale qu’est devenue Gaza.

Comment, en plus, oser nous faire représenter nous, enfants de la République, par le représentant d’un régime dont le racisme s’affiche ouvertement, assimilant les Palestiniens à des serpents ou appelant au meurtre contre les mères palestiniennes. Un racisme qui s’étend même à ses propres citoyens juifs, orientaux ou venus d'Afrique de l'Est.

L'UJFP dénonce l'invitation de Benyamin Nétanyahou par notre Président. Cette visite est une insulte aux victimes et à leurs proches. La lutte contre le racisme et pour l'égalité des droits ne se divise pas.

Le Bureau national de l’UJFP le 9-07-2017 


 

Communiqué de l’AFPS du 11 juillet 2017

Inviter Netanyahou à la commémoration du Vel d’Hiv :

une faute morale et politique

 

On ne peut que se réjouir de voir le président de la République donner une certaine solennité au 75ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, par laquelle plus de 13 000 Juifs, dont 4 000 enfants, ont été arrêtés chez eux par la police française, avant d’être déportés et exterminés par les Nazis. C’est une des pages les plus sombres de notre histoire, que nous devons, non seulement commémorer, mais continuer à analyser, pour que jamais plus des crimes de cette nature ne puissent se reproduire.

Mais inviter à cette commémoration l’actuel Premier ministre du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou, est une faute morale et politique. C’est d’abord une faute morale d’inviter à cette commémoration ce fauteur de haine (déjà en première ligne de la campagne haineuse contre Yitzhak Rabin, dans un climat qui a contribué à son assassinat en 1995), à la tête depuis 2009 d’un gouvernement d’extrême-droite, responsable de crimes de guerre tels que l’offensive de 2014 contre Gaza et la colonisation accélérée des terres palestiniennes : la place de ce personnage est sur les bancs de la Cour Pénale Internationale, pas sur le perron de l’Élysée.

Faute morale accentuée par la personnalité de Netanyahou : dans son délire anti-palestinien et anti-arabe, il a osé dire en octobre 2015 qu’Hitler n’avait pas le projet d’exterminer les Juifs, mais seulement de les expulser, provoquant le scandale jusque dans son propre camp. Et en quittant Paris, il ira rendre visite au Premier ministre hongrois Viktor Orban, son comparse d’extrême-droite, qui fait l’éloge du régent Horthy, responsable de la déportation vers les camps de concentration nazis de 500 000 Juifs de Hongrie….

Faute politique aussi, d’inviter officiellement en France le chef d’un gouvernement qui clame ouvertement son mépris du droit international, et qui a même refusé de se rendre à la conférence de Paris le 15 janvier 2017, qualifiée de « nouveau procès Dreyfus » ! À l’heure où Israël accélère la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, resserre le blocus de Gaza, bafoue le droit international en toute impunité, l’urgence est aux signaux clairs pour marquer que cette impunité doit cesser.

Faute morale et politique, enfin, car le travail de mémoire que nous devons poursuivre est celui de notre pays tout entier, au-delà de toute frontière communautaire réelle ou supposée. Les Français qui se reconnaissent comme juifs sont des Français, ils ne sont pas les représentants d’un État étranger. Lorsque Netanyahou se comporte comme le représentant des Français juifs, quand il cherche, avec ses soutiens inconditionnels en France, à les instrumentaliser au service de la politique israélienne, il agit contre la cohésion de notre pays. Et lorsque le président de la République lui donne par cette invitation l’occasion de le faire, il crée la confusion, il dénature la lutte nécessaire contre l’antisémitisme et contre le racisme sous toutes ses formes, il encourage la scandaleuse ingérence de l’État d’Israël dans les affaires de notre pays.

Partout, en France, des voix s’élèvent contre l’invitation de ce criminel, qui bafoue chaque jour le droit international, aux commémorations de la rafle du Vel d’Hiv. Le président de la République saura-t-il les entendre ? L’enjeu est de taille, il n’est pas seulement diplomatique, il concerne au premier chef notre pays dans sa cohésion et dans le regard qu’il porte sur son histoire.


Communiqués du PCF, de France Insoumise et du NPA


Rafle du Vél’d’Hiv.

Le PCF conteste la venue de Netanyahou aux commémorations

LUNDI, 10 JUILLET, 2017

 

Le Parti communiste a déploré samedi la venue du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, aux commémorations du 75e anniversaire de la rafle du Vel'd'Hiv.

 

Le 16 juillet, Emmanuel Macron et le premier ministre israélien vont commémorer ensemble la rafle du Vél’d’Hiv de 1942, où 13 152 personnes juives, parmi lesquelles plus de 4 000 enfants, ont été arrêtées par la police de Pétain pour être déportées. Ce moment de recueillement devrait envoyer un message fort de paix, selon le PCF, qui souligne que Netanyahou, « dont l’obédience d’extrême droite n’est plus un secret » et « qui, chaque jour, fait obstacle à la construction d’un processus de paix, juste et durable, entre Israéliens et Palestiniens », n’est pas l’homme de ce message. « Nul n’a oublié qu’en octobre 2015, il avait provoqué une indignation unanime, jusqu’au gouvernement allemand, en affirmant, au mépris de la réalité historique et des faits, qu’Hitler n’(avait) pas souhaité exterminer les juifs », rappelle le communiqué. En janvier, le premier ministre israélien avait refusé de participer à la conférence internationale sur le Proche-Orient, la qualifiant l’événement « d’imposture ».


 

LES INSOUMIS S'OPPOSENT A LA VENUE DU CRIMINEL NATANYAHOU EN FRANCE !

 

Tribune parue sur le site Mediapart le 13 juillet 2017

 

NOUS AVONS APPRIS AVEC CONSTERNATION QU’EMMANUEL MACRON INVITAIT LE PREMIER MINISTRE ISRAÉLIEN BENJAMIN NETANYAHOU À PARIS LE 16 JUILLET POUR COMMÉMORER LA RAFLE DU VEL D’HIV.

NOUS NOUS JOIGNONS AUX PROTESTATIONS DES FORCES PROGRESSISTES EN FRANCE ET AUX MOBILISATIONS PRÉVUES (NOTAMMENT VENDREDI 14 À 14H À PLACE DE CLICHY ET LE SAMEDI 15 À 15H PLACE DE LA RÉPUBLIQUE) POUR DÉNONCER LA VENUE DE CET ASSASSIN REPRÉSENTANT DE L’EXTRÊME-DROITE ISRAÉLIENNE, DONT LES CRIMES À L’ENCONTRE DU PEUPLE PALESTINIEN SE PERPÉTUENT JOUR APRÈS JOUR. A GAZA, CE SONT PRÈS DE 2 MILLIONS DE CIVILS QUI SONT ENFERMÉS ET PRIVÉS D'ÉLECTRICITÉ, D'EAU POTABLE ET DE MÉDICAMENTS PAR UN BLOCUS INHUMAIN QUI TUE QUOTIDIENNEMENT LA POPULATION1. LE SEUIL DE L’URGENCE HUMANITAIRE EST ATTEINT POUR DE NOMBREUX MALADES PRIVÉS DE TRAITEMENT COMME L’ENSEMBLE DES ENFANTS MUCOVISCIDOSIQUES QUI VONT MOURIR À QUELQUES KILOMÈTRES DES STOCKS DE TRAITEMENT.

L’EXTRÊME-DROITE - D’OÙ QU’ELLE VIENNE - N’A RIEN À FAIRE À UNE COMMÉMORATION DE LA RAFLE DU VEL D’HIV. NOUS RAPPELONS À EMMANUEL MACRON QU’EN 2015, NETANYAHOU AVAIT PUBLIQUEMENT TENU DES PROPOS RÉVISIONNISTES EN AFFIRMANT QU’EN NOVEMBRE 1941, « HITLER NE VOULAIT PAS À L’ÉPOQUE EXTERMINER LES JUIFS, IL VOULAIT EXPULSER LES JUIFS »2 - ET QU’IL N’AURAIT FAIT QUE SUIVRE UNE DEMANDE DU MUFTI DE JÉRUSALEM, CE QUE CONTESTENT TOUS LES HISTORIENS.

CETTE INVITATION CONSTITUE DONC UNE INSULTE À LA MÉMOIRE DES MORTS DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE, A FORTIORI S’IL S’AGIT POUR MACRON ET NETANYAHOU D’INSTRUMENTALISER LE PASSÉ POUR JUSTIFIER LE MASSACRE DU PEUPLE PALESTINIEN ET LA RÉPRESSION EXERCÉE CONTRE LE MOUVEMENT DE SOLIDARITÉ AVEC LA PALESTINE EN CONFONDANT SCIEMMENT ANTISÉMITISME ET ANTISIONISME.

NOUS DEMANDONS À LA FRANCE DE RESPECTER L’ARTICLE 2 DU TRAITÉ COMMERCIAL EUROPÉEN SUSPENDANT TOUTE RELATION AVEC ISRAËL TANT QUE CE PAYS POURSUIT LE BLOCUS, L’APARTHEID ET LA COLONISATION ET D’ABROGER LA CIRCULAIRE ALLIOT-MARIE QUI CRIMINALISE LA CAMPAGNE PACIFIQUE BDS (BOYCOTT, DÉSINVESTISSEMENTS, SANCTIONS) DE SOLIDARITÉ AVEC LA PALESTINE. CETTE CAMPAGNE CITOYENNE CONSTITUE EN EFFET À NOS YEUX LE SEUL MOYEN DE PERMETTRE L’APPLICATION DU DROIT INTERNATIONAL ET L’ÉTABLISSEMENT D'UNE PALESTINE VIABLE ET INDÉPENDANTE, DANS LES FRONTIÈRES DE 1967, AVEC JÉRUSALEM-EST POUR CAPITALE ET LE DROIT AU RETOUR DES RÉFUGIÉS PALESTINIENS. NOUS EXIGEONS LA LEVÉE IMMÉDIATE DU BLOCUS DE GAZA.


 

 

Benyamin Netanyahou et l’extrême-droite n’ont rien à faire au Vel d’hiv !

 

On l’a appris par un court communiqué de l’Élysée : le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou sera présent à Paris le 16 juillet prochain pour un « entretien de travail » avec Emmanuel Macron et pour participer aux commémorations de la rafle du Vel d’hiv.

Cette visite est doublement révoltante. En premier lieu parce que Benyamin Netanyahou, Premier ministre de l’État d’Israël depuis plus de huit ans, est l’incarnation de la politique oppressive, brutale et discriminatoire dont est victime le peuple palestinien.

Et comme si cela ne suffisait pas, Netanyahou participera donc aux commémorations de la rafle du Vel d’hiv, au cours de laquelle, les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés par les autorités de Vichy à la demande des nazis, avant d’être déportés.

Voilà qui ajoute du scandale au scandale. Lorsque l’on connait la propension des dirigeants israéliens en général, et de Netanyahou en particulier, à instrumentaliser la mémoire du génocide juif, dont ils se revendiquent les uniques dépositaires, on ne peut qu’être révolté.

La coalition dirigée par Netanyahou est un regroupement de racistes et de néo-fascistes qui associent politiques d’occupation et d’apartheid contre les Palestiniens, répression féroce de toute contestation, censure contre les médias pas complètement aux ordres, complaisance vis-à-vis de bandes armées fascistes qui parcourent les rues pour « casser de l’arabe et du gauchiste », etc.

Nous le disons clairement : Benyamin Netanyahou n’a rien à faire au Vel d’hiv ! En permettant sa présence lors des commémorations du 16 juillet, Macron porte la responsabilité de ce scandale et se rend complice d’une opération de manipulation de la mémoire du génocide juif orchestrée par la droite et l’extrême droite israéliennes.

Le NPA sera partie prenante des initiatives de protestation contre cette visite.

Montreuil, le 11 juillet 2017


A SUIVRE LA REVUE DE PRESSE :

Le Monde du 16 juillet : 

Commémoration du Vél’ d’Hiv : Macron poursuit sa campagne diplomatique en recevant Nétanyahou

http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/07/16/la-commemoration-de-la-rafle-du-vel-d-hiv-revet-un-caractere-politique-avec-netanyahou_5161086_823448.html?utm_term=Autofeed&utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#link_time=1500173229

 

L'Orient le jour du 17 juillet :

Macron-Netanyahu, une rencontre controversée

https://www.lorientlejour.com/article/1062647/macron-netanyahu-une-rencontre-controversee.html

 

France 24 : Reportage du 16 juillet

 

Emmanuel Macron : "C'est bien la France qui organisa" la rafle du Vél d'Hiv

http://www.france24.com/fr/20170716-direct-commemoration-75e-anniversaire-rafle-vel-dhiv